Chantiers navals en difficulté. ..
Le plus grand chantier mondial boit la tasse
Chapitres concernés :
TES - Géo T2 b - Les territoires dans la mondialisation (les espaces maritimes, approche géostratégique)
TSTMG - Géo thème 2 - La mondialisation : acteurs , flux et réseaux (sujet d'étude : Transports et routes maritimes)
En proie à de grandes difficultés financières, Hyundai Heavy Industries prévoit la suppression rapide de plus de 10 % de ses 27 000 salariés.
Le coréen Hyundai Heavy Industries (HHI), leader mondial de la construction navale civile (environ 15 % du marché mondial), avait déjà supprimé 1 500 postes en 2015 sur la base du volontariat.
Séparé depuis quatorze ans du conglomérat connu pour ses automobiles, HHI n'intervient pas que dans l'industrie navale mais dans toute l'industrie lourde (usines, machines outils, moteurs, systèmes électriques). Il réalise un peu mois de 50 milliards de dollars de chiffre d'affaires. Son chantier naval, à Ulsan, est l'un des plus étendus au monde, avec 720 hectares, soit cinq fois celui de Saint-Nazaire.
Trop de navires
En 2015, les pertes ont dépassé le milliard d'euros, l'année antérieure ayant été du même tonneau, sans perspective de reprise du marché. Le transport maritime souffre de l'arrivée de trop de navires sur un marché qui piétine dans presque tous les types de navigation (conteneurs, vracs secs en particulier).
Avec un baril tombé sous les 40 dollars, ce ne sont plus les commandes, naguère pléthoriques, de plates-formes pétrolières et de navires high-tech qui peuvent sauver la mise des chantiers asiatiques.
Signe des temps, lorsque HHI fêtait, il y a un an, la livraison de son 2 000e navire, il s'agissait du Diamond Ocean Black Lion , un monstrueux navire de forage pétrolier capable de forer par 3 600 mètres de fond à 12 km de profondeur. Le genre d'engin dont les majors pétrolières n'ont pas l'usage en ce moment...
HHI est donc contraint à un plan de restructuration drastique. Il pourrait en effet fermer une centaine de ses 388 « business divisions » correspondant à quelque 20 % du groupe. Des cessions d'actifs sont prévues, ainsi qu'un gel des salaires ouvriers et une baisse de 10 % de la rémunération de l'encadrement.
La chute des commandes dans les chantiers navals mondiaux, qui touche moins celle des navires militaires et pas du tout celles des paquebots, fait des ravages dans les chantiers chinois, sortis de terre à une vitesse hallucinante avant la crise de 2008. Elle concerne aussi les deux autres grands constructeurs coréens, Samsung et Daewoo.
Ce dernier est, comme STX, maison mère du chantier français, fortement soutenu par les banques publiques coréennes. Les restructurations à venir ne manquent pas d'inquiéter dans une économie sud-coréenne fragilisée par le ralentissement chinois.
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